Déplacements
Déplacements
Janvier 2014 : Actualité de la commission Transport circulation.
Mardi 14 janvier 2014 : Les modes de transport doux :
– Le constat
Avec l'augmentation constante de la population dans nos quartiers, les difficultés de déplacement et de circulation augmentent sans qu'aucune solution durable ne soit apportée. Par ailleurs, le nombre croissant de voitures multiplient les problèmes de stationnement et de déplacement d'une partie de la population.
Ainsi il est intéressant de noter quelques extraits d'un éditorial de Ritt BJERREGAARD
Commissaire européenne pour l'environnement qui rejoint totalement nos préoccupations :
« De nombreuses villes européennes (Amsterdam, Barcelone, Brême, Copenhague, Édimbourg, Ferrare, Graz, Strasbourg, etc.) font la démonstration chaque jour qu'une diminution de l'usage de la voiture individuelle est un objectif non seulement souhaitable, mais aussi raisonnable.
Ces villes appliquent des mesures incitatives en faveur des transports publics, du partage de véhicules et du vélo, mais aussi des mesures restrictives à'usage de la voiture individuelle dans leur centre-ville. Elles n'hypothèquent pas, au contraire, leur croissance économique ou l'accessibilité de leur centre commercial, car elles ont compris que l'usage débridé de la voiture pour les déplacements individuels ne peut plus garantir la mobilité du plus grand nombre.
Leur approche s'inscrit parfaitement dans le cadre des engagements internationaux de l'Union européenne dans les domaines de la réduction des émissions de gaz àffet de serre et de la législation européenne sur la qualité de l'air. Aux termes de celle-ci, des plans locaux de gestion et d'amélioration de la qualité de l'air urbain doivent être mis en œuvre, et les citoyens doivent être informés en cas de pollutions significatives comme cela se passe depuis plusieurs années pour l'ozone....
… Le manuel «Villes cyclables, villes d’avenir» que vous avez sous les yeux part du constat que les pires ennemis du vélo en ville ne sont pas les voitures, mais les idées reçues. Il corrige donc quelques idées reçues liées au vélo comme mode de transport régulier en milieu urbain. Il vous suggèe également quelques mesures simples, peu coûteuses, quasi immédiates et probablement populaires. La tâche est certes ambitieuse, mais l’essentiel est de faire les premiers pas, car, si bien entendu le recours au vélo relève du choix de chacun, il est essentiel de lancer le processus dynamique par lequel votre ville confortera les initiatives, voire les habitudes de certains de vos concitoyens en faveur d’un environnement urbain plus sain. »
– Analyse et propositions
Les déplacements à vélo
Les expériences faites sur le terrain et les échanges avec des cyclistes assidus montrent que les voies cyclables utilisées massivement et régulièrement répondent toujours à des critères simples :
- bon niveau de sécurité,
- utilisation simple et directe,
- déplacement rapide d'une zone ou d'un quartier à l'autre.
Par ailleurs notre quartier est, sur sa partie nord, coupé en deux par le boulevard des Crêtes et son franchissement ne peut se faire qu'au niveau du chemin des Fontanelles. Mais en cet endroit le passage est rétréci à une voie et la pente est très importante.
De plus, il est situé entre deux axes nord/sud importants : le canal et les voies cyclables longeant l'autoroute et remontant vers le nord. Entre ces deux axes, il existe plusieurs transversales qui doivent être aménagées pour les vélos et être des axes rapides pour les cyclistes. Les villes qui ont aménagé de tels axes constatent des trafics très importants et des vitesses moyennes de l'ordre de 20 à 25 km/h ( à noter que c'est la vitesse autorisée pour un vélo à assistance électrique -VAE).
Les comptages fait à Toulouse au pont des Catalans et à l'entrée de Blagnac (sortie des bords de Garonne) confirment ces éléments (près de 1000 cyclistes /heure à l'entrée de Blagnac le matin et le soir).
Dans le cadre de l'aménagement d'une ville en faveur des modes doux, nous avons donc retenu les principes suivants :
-distinguer trois types d'axes pour les vélos :
> les « autoroutes » qui permettent des vitesses de déplacement élevées et dédiées aux vélos. Elles sont à double sens et larges (entre 2,5m et 3m) et ne comporte pas d'obstacles sauf des feux spécifiques,
> les axes de liaison rapide (transversales) qui sont des pistes cyclables rapides qui répondent aux critères définis au paragraphe suivant,
> les zones locales où les déplacements à vélo sont moins rapides et peuvent cohabiter avec avec d'autres modes comme les voitures ou les piétons, mais avec des règles strictes comme la vitesse et la priorité au moins rapide.
- favoriser les déplacements à vélo, et plus généralement les modes doux, exige une séparation claire des espaces dédiés aux piétons, aux vélos et aux voitures sur tous les axes rapides et transverses.
- éviter tout espace partagé notamment les trottoirs qui doivent être exclusivement dédiés aux déplacements piétonniers.
- les pistes cyclables sur les grands axes transverses ou de liaison rapide doivent répondre à des critères stricts :
a) garantir un bon niveau de sécurité grâce à des pistes cyclables en propre, séparées des voitures et des piétons. Une séparation par un dénivelé marqué est pratiqué avec succès dans de nombreuses villes européennes et françaises.
b) la piste doit être suffisamment large pour que deux cyclistes puissent se doubler
c) la piste doit être prioritaire sur les sorties privatives ( garages maisons résidences etc.) et ne doit comporter aucun dénivelé à cet endroit
d) si une piste devait longer des stationnements, ces derniers ne doivent en aucune manière gêner les vélos ( rétroviseurs, portières etc...). En effet, un choc à 25km/h entraîne la chute et est un accident très grave.
Organisation du quartier :
- Aménagement des bords du canal (boulevard Riquet ou bd de la Gare) en autoroute vélo.
- Aménagement des pistes du bord de l'Hers en autoroute vélo (du canal du midi au Nord de Toulouse).
- Création d'axes transverses à déplacement rapide entre ces deux autoroutes dotés d'une vraie piste cyclable ou d'un couloir de bus utilisable :
> avenue Jean Chaubet – Avenue de la Gloire,
> Camille Pujol – Ave de Castres,
> l'avenue Jean Rieux et route de Revel St Exupéry,
> l'axe transverse reliant la zone verte du parc de la grande plaine avec les écoles du quartier (allée de Limayrac et ave Lucien Barroux).
- Aménagements cyclables des zones résidentielles (avec une priorité absolue faite aux piétons). Dans ces zones résidentielles, les voitures doivent être contraintes de rouler à très faible vitesse.
- Réaménagement des trottoirs pour les piétons de façon à ce que tous les axes principaux disposent d'au moins un trottoir d'une largeur réglementaire.
-Recherche de zones (préemption) pour créer des zones de stationnement moyennes et longues durées et supprimer ainsi des places de parking et réaménager les rues convenablement (trottoirs notamment).
Christian Fages