Prévention Tranquillité

 


Président

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Tranquillité, Sécurité


«Il ne se passe guère de semaine sans que les journaux toulousains aient à enregistrer des attaques sur la voie publique, aussi bien le jour que la nuit, des vols et même des assassinats commis avec une audace d’autant plus grande que les auteurs en sont trop rarement découverts. Il y a évidemment à Toulouse beaucoup trop de gredins pour le nombre trop restreint d’agents chargés de les empêcher de mal faire.

La manie de la légalité poussée à l’excès dans notre beau pays de France est un des obstacles les plus sérieux au bon fonctionnement de cette utile et puissante machine que l’on appelle la police dans une ville comme Toulouse et conduit à cette espèce d’entêtement qui consiste à attendre les crimes au lieu d’essayer de les prévenir.

Il y a on ne sait combien de milliers d’individus à Toulouse venus de tous les coins de la province et même de l’étranger qui trouvent moyen d’y vivre sans rien faire….  »


Ami lecteur, toi qui viens de lire ces quelques lignes, avoue dans le creux de mon oreille, tu penses parfois, et moi aussi à certains moments d’énervement, à peu de choses près comme l’auteur de ce qui vient d’être dit plus haut.


Surprise  !

Il s’agit d’un des écrits du Commissaire de Police Adolphe Gronfier de la fin du 19ème siècle, au cours des années 1880-1890.Un dictionnaire général de police administrative et judiciaire daté de 1875 et annoté, commenté tant et plus dans les marges par le-dit Commissaire dans la décennie qui suivit, retrouvé par le plus grand des hasards au printemps 1998 dans une brocante boulevard Voltaire à Paris par Hervé Jubert, romancier. (1)


Je me suis juste permis de remplacer dans le texte «  Paris et les Parisiens  » par «  Toulouse et les Toulousains  », chacun retrouvera ainsi facilement le texte d’origine.


Fini les affirmations péremptoires assénées et rabâchées avec l’assurance, c’est selon, des naïfs ou des manipulateurs, du style  : rien ne va plus, tout va de mal en pis, avant c’était mieux, il est urgent d’agir, c’est intolérable, etc., ….


L’histoire nous apprend à regarder notre vie au regard de celle de nos ancêtres … et franchement ce n’était pas mieux … ni forcément moins bien d’ailleurs … si la science incontestablement fait des progrès, si la technologie est assurément plus performante, notre humanisme, notre capacité à devenir toujours plus humain pour nous-mêmes et pour les autres hommes ne fait pas de progrès ou si peu …

Notre vie est toujours en tension entre jungle et ciel d’azur, entre la loi du plus fort, du plus puissant, du plus riche, et les règles de vie collectives qui balisent les droits et devoirs de chacun au regard des autres, entre indifférence et nombrilisme – et- compassion et empathie.


Il s’agit au fond pour chacun de savoir quel homme, quelle femme, quel enfant il veut être  ? et dans quelle société il veut vivre  ?


Pour autant, affirmons le haut et fort et sans complexe, la question de la tranquillité, de la sécurité est aujourd’hui comme autrefois, ici à Toulouse comme ailleurs dans le monde entier, un des droits et un des devoirs fondamentaux pour chacun d’entre nous …

et il y a du boulot…

Je vois encore le visage de cette jeune fille en larmes découvrant un matin de l’été, vers 11 heures, des bris de verre de pare-brise et de tissus calcinés seuls restes de sa voiture après une nuit agitée avec effraction, vol, incendie, extinction du feu par un voisin courageux avant l’arrivée des pompiers et enlèvement de l’épave par les services publics.

Comment allait-elle rentrer chez elle (la voiture était immatriculée en Suisse), ses bagages disparus en fumée, aurait-elle les moyens de racheter une voiture, ses vacances et ses retrouvailles amicales, familiales irrémédiablement gâchées…


Oui, je devine bien, toi aussi, tu veux nous raconter une sale histoire dont tu as été la victime ou l’un de tes proches, ou dont tu as été directement le témoin, récemment.


Prenez vos plumes, écrivez-nous et à bientôt.


Jean-Brice Cussac

Journal Novembre 2010


(1) Voir le passionnant «  Dictionnaire de la Racaille  », manuscrit secret d’un commissaire de police parisien au XIX siècle aux éditions Horay 2010).