Histoires et rues....

 


La Rue Marcel et Jane DIEULAFOY


En haut de l’avenue Jean Chaubet, la rue Marcel et Jane Dieulafoy, presque ignorée de la circulation automobile, va rejoindre la rue Aufréry, en haut de laquelle se trouve le fameux pylône de Bonhoure.

Marcel et Jane Dieulafoy auraient chacun mérité de passer à la postérité à titre individuel, mais c’est en couple qu’ils menèrent leur vie de recherche, archéologique surtout, sous le signe de l’aventure.

Marcel Dieulafoy est né en 1844 à Toulouse. Il est entré à l’Ecole Polytechnique puis est devenu Ingénieur des Ponts et Chaussées. Nommé en Algérie, il y a découvert l’Orient et les antiquités. Il s’est passionné pour l’archéologie.

Jane Magre est née en 1851 à Toulouse. Elle acquiert une solide culture gréco-latine et se révèle très douée en dessin et en peinture. Ils se marient le 11 Mai 1870.

En 1879, ils partent pour l’Iran pendant quatorze mois. Ils photographient et répertorient un maximum de monuments, de ponts et de mosquées. Jane tient un Journal avec des croquis et des observations archéologiques et sociologiques.

En 1883, ils y repartent pour une campagne de fouilles, dans des conditions parfois difficiles. Ils ramènent quelques-unes de leurs découvertes au Musée du Louvre. Deux salles leur sont d’ailleurs dédiées. Jane tiendra également un Journal qui sera publié avec succès, comme le précédent, chez Hachette.

De retour en France, Marcel Dieulafoy  entre dans l’administration des chemins de fer français. Il est élu à l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres en 1895.

Jane publie des romans historiques, des nouvelles et même un livret d’opéra. Ils visitent l’Espagne.

En 1914, malgré ses 70 ans, Marcel a souhaité servir son pays. Il est envoyé à Rabat en tant que Lieutenant Colonel du Génie où sa femme le suit. Ils profitent de ce séjour pour travailler au déblaiement de la Mosquée Hassan et pour commencer l’exploration du site romain de Volubilis.

La santé de Jane se dégrade subitement. Elle est rapatriée en France et s’éteint à Toulouse le 25 Mai 1916, au domaine de Langlade en laissant une œuvre littéraire importante.

Marcel enverra encore une dernière publication à l’Académie avant de mourir à Paris en 1920 après une courte maladie.

Voilà ce qui se cache derrière la plaque de cette petite rue bordée de jolies maisons avec de grands jardins, et où vit par ailleurs un authentique international de rugby à XIII, Georges Husson, membre de notre association de quartier.


Jean Esclassan

Février 2008